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16.1.12


Monkey Business, la critique flash



Quand Pozla et Eldiablo s'attaquent à la bande dessinée, ça reste une affaire de vieilles canailles. Pas étonnant pour ces deux créatifs déjà connus pour leur série "Les Lascars", que l'on ne présente plus. Mais lorsque le bestiaire animal est mis en scène sur papier par ces joailliers de l'art urbain, la petite délinquance laisse vite place aux règlements de compte barbares.

Monkey Business fut édité en 2010 sous le label 619 d'Ankama, "orienté cultures urbaines, le Label 619 réunit une sélection de  B.D. sans aucune contrainte de format ni de style pour l’auteur." Cet ouvrage haut en couleurs et regorgeant d'humour se destine cela dit à un public averti, vous êtes averti n'est-ce pas ? Maintenant oui.

Prenez deux anti-héros, la racine du scénario de "La Planète des Singes", l'atmosphère lourde et sombre de "Sin City", la violence sans pudeur de "Reservoir Dogs", une dose de buddy fun à la "Terence Hill & Bud Spencer", secouez le tout et balancez ça sur soixante pages papier couché mat couverture rigide, vous obtiendrez la "it B.D." de l'année.



Jack Mandill et Hammerfist, deux primates sans foi ni loi évoluent au cœur d'un monde crasseux ou l'homme a relégué sa place à l'animal pour revenir à l'état de sauvage. En effet, la bêtise humaine, les guerres, les excès, ont fini par avoir raison de notre civilisation, les animaux ont donc repris le flambeau, offrant une nouvelle chance à la vie sur terre, bien que ces derniers soient aussi cons que leurs prédécesseurs… 

Les deux compères mènent donc leur petite vie de crapules et tuent le temps en exécutant diverses missions pour la pègre locale. Los Animales n'est pas une ville pour les estomacs fragiles, cassage de gueule, alcool, putes… la routine pour ces incorruptibles du brigandage. Alors qu'ils rentrent complètement imbibés d'une folle soirée passée dans le bordel de Croco Mac, ces derniers tombent nez à nez avec un astronaute débarqué de Mars n'ayant aucune idée de la situation sur terre. Après avoir chassé ce "singe sans poil", nos "héros" se retrouvent dès le lendemain pour se détendre autour d'une table de jeu dans l'un des établissements pouilleux de la ville.



Mais Mandill et Hammerfist, ne sont pas blancs, et les ennuis ne tarderont pas à venir perturber leurs petites habitudes de délinquants. Lorsque Fido, chien immonde, mais néanmoins patron du casino débarque et leur demande de régler leurs dettes en lui rapportant l'un de ces singes sans poil pour organiser des combats en arène, les deux compères n'ont d'autre choix que de s'y exécuter et de retourner à la recherche des humains. Malgré leurs efforts, les deux voriens finiront par se faire lâchement piéger et condamner à huit ans d'enfermement dans la prison de San Crado. De là s'en suivront au travers de huit récits les aventures des deux primates les plus déjantés de Los Animales.

Rythmé, agressif, incisif, le style de Monkey Business est unique et nous offre un scénario complètement délirant, ponctué d'humour et taché de sang comme on les aime.


Le style graphique de cette B.D, très urbain, lui confère toute son authenticité et viens renforcer les personnalités brutes de décoffrage et très graveleuses des protagonistes. D'une page à une autre, d'une situation à son retournement, différents jeux d'ambiances colorées nous immergent dans cet univers post-apoctaliptique au travers de planches déstructurées et animées. C'est cette patte graphique très forte, perceptible dès la couverture qui à sue me convaincre au premier regard de me pencher sur cet ouvrage. Clairement, un coup de coeur.


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